Dans notre société actuelle, le présent est un bien rare et précieux.
Dès notre plus jeune âge, on nous explique qu’il faut bien travailler à l’école pour avoir un bon job plus tard. Une fois le job décroché, on nous dit qu’il faut cotiser et économiser pour notre future retraite. Nous passons finalement toute notre vie à préparer notre avenir, sans jamais vraiment pouvoir profiter du présent.
Un tour du monde, c’est comme une parenthèse enchantée … le temps ralentit … les contraintes s’envolent … la vie devient plus douce … un retour à l’essentiel, aux choses simples de la vie : s’émerveiller devant un paysage, faire des rencontres, apprécier un bon repas, partager des moments en famille, prendre le temps tout simplement … On profite enfin pleinement du présent, sans se soucier du lendemain. Chaque journée compte ; je suis capable de me rappeler de chaque journée de notre premier TDM il y a 4 ans, tant chacune d’entre elles était unique et riche en émotions. Mais je ne me souviens pas particulièrement d’une journée de travail du mois dernier ; chaque journée est identique et ressemble à toutes celles qui vont suivre : c’est la routine ! Les journées s’enchaînent, les années défilent …
Comme le disait, dans des termes assez violents, Oscar Wilde : «Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose.»
Nous avons donc fait le choix de partir en famille autour du monde, par deux fois.
La première pendant une année entière, la deuxième pendant 8 mois.
Nous n’avons pas abordé ni vécu ces deux tours du monde de la même manière.
Le premier TDM a été scindé en 3 parties bien distinctes :
- l’appréhension du début : on se pose pas mal de questions, il s’agit d’un grand saut vers l’inconnu. Nous avions déjà voyagé, mais jamais aussi longtemps et dans des pays et contrées si lointaines, surtout avec les enfants. “Tout va-t’il bien se passer ? Les transports, les repas … ?”
- la surexcitation du voyage : une fois lancé, on s’aperçoit que tout est facile et on profite pleinement de cette nouvelle liberté qui s’offre à nous. Pendant plusieurs mois, nous sommes totalement maîtres de notre vie, nous organisons nos journées au gré de nos envies, débarrassés de toutes contraintes, et nous sommes grisés par tous ces nouveaux paysages, continents et différentes cultures que nous découvrons. Nous profitons à fond de chaque moment passé en famille.
- le déchirement de la fin : on n’a clairement pas envie de rentrer. On sait que l’on a vécu une aventure extraordinaire et que soudainement, tout va s’arrêter ; après avoir ressenti ce formidable sentiment de liberté, après avoir partagé tant de choses ensemble, il va falloir retrouver les contraintes et la routine du quotidien. On se dit que le rêve est passé et que l’on ne pourra plus jamais revivre une telle aventure … Snif !
Finalement, le cœur l’emporte sur la raison, et à force de volonté et d’obstination, nous sommes repartis tous les 4 pour un nouveau TDM.
Ce deuxième tour du monde a été vécu beaucoup plus sereinement, du début à la fin.
Les appréhensions ont disparu, on sait parfaitement à quoi s’attendre. Une fois parti, nous sommes comme des “poissons dans l’eau”. L’excitation du précédent TDM a laissé place à la délectation ; nous savourons pleinement ces nouveaux instants partagés tous les 4, ces nouveaux paysages tous plus beaux les uns que les autres … Que notre planète est belle !
Même le retour a été vécu sereinement . Tout s’est fait très naturellement cette fois-ci : pas de gorge serrée ou de boule au ventre ; nous sommes envahis par une incroyable forme de plénitude. Heureux d’avoir pu revivre un nouveau rêve, comblés d’avoir vu tant de choses, d’avoir vécu tant d’expériences différentes aux quatre coins de la planète. Quelle formidable sensation que de se dire : “j’y étais … je l’ai vu … je l’ai fait … !”
Nous sommes sereins car d’ores et déjà persuadés qu’il y aura un autre tour du monde ; sans les enfants certes, car ils n’auront plus l’âge pour partir avec nous, mais une nouvelle aventure à deux en amoureux.
Les enfants ont, eux aussi, vécu leurs deux TDM différemment.
- Pour son premier TDM, Nathan avait 9 ans et était ravi de partir. Ses envies de découvertes et d’aventures allaient enfin se concrétiser. Il a passé une année complète à s’éclater et ne voulait pas rentrer à la fin. D’ailleurs, il nous demandait souvent quand nous allions repartir. Quatre ans plus tard, lorsque nous lui avons annoncé que nous repartions enfin, il était plus partagé : heureux de revivre une nouvelle aventure, mais aussi triste de devoir quitter ses copains pendant plusieurs mois. A l’adolescence, les copains ont pris plus d’importance dans sa vie qu’il y a quatre ans en arrière. Il a cependant apprécier son deuxième TDM et a été tiraillé par les mêmes sentiments peu de temps avant le retour à la maison : à la fois heureux de retrouver la famille, ses copains, ses sorties en trottinette et ses jeux vidéos, mais déçu de devoir arrêter le voyage qui lui apporte tant de plaisir et de liberté. Il sait que les contraintes scolaires vont être fortes cette prochaine année scolaire.
- Laura, 6 ans pour le premier TDM, ne savait pas trop à quoi s’attendre et avait quelques appréhensions avant le départ ; c’était le flou total pour elle ! Elle a aimé le voyage mais était aussi très contente de rentrer. Elle s’est montrée très enthousiaste lorsque nous lui avons annoncé notre nouveau départ. Certainement parce qu’elle savait qu’elle allait pouvoir en ramener davantage de souvenirs cette fois-ci, le premier lui échappant parfois lorsque nous en reparlions ensemble à la maison. Elle a donc bien profité de ce deuxième TDM mais était aussi ravie de rentrer pour revoir la famille et ses copines.
L’un comme l’autre, à 14 et 11 ans, étaient donc très contents de rentrer pour retrouver leurs vies de jeunes adolescents et on les comprend. Mais ils ont également apprécié ce voyage au long cours et ont, cette fois-ci plus que la première fois, vraiment pris conscience du caractère exceptionnel de cette aventure et de la formidable liberté que ce genre d’expérience procure. Ils savent déjà que les contraintes et les attentes se font plus pressantes au fur et à mesure qu’ils avancent dans l’âge et que le voyage permet de s’affranchir, si ce n’est totalement en tout cas partiellement, de tout cela.
01 janvier 2018 - Paris CDG - jour du départ
INDE
Notre premier repas du RE-TDM
HONG-KONG
Coucou les 4S, dans cet article, tout est dit, tout est simple, tout est clair. La VIE doit se conjuguer au présente. Elle passe si vite. Moment éphémère de notre passage sur cette magnifique planète terre. Vous avez fait de vos rêves une réalité. Mention spéciale pour le photographe et pour l'écrivain. J'achète de suite le prochain roman à venir. Gros bisous à vous 4 et bon retour parmi nous. Les 4B.
RépondreSupprimerCoucou mes enfants....
RépondreSupprimerCe récit me donne une boule au ventre et mes yeux se brouille au fur et à mesure de la lecture et votre perception de la vie qui est en faite une réalité ou tout doit être régenté d’avance !!!! Si la liberté n’existe pas comme certain veule bien le dire ...
Enfin de compte elle existe vraiment puisque que vous en êtes la preuve pour avoir oser la prendre et parcourir la planète 2 fois avec vos enfants, quelle richesse de l’âme vous avez !!!!!
Bonne route pour le futur et garder la même vision , je vous aime ....
C'est émouvant de lire vos états d'âmes au sujet de ces tours du monde. Et déjà ce projet de repartir en amoureux. Et cette galerie de photos à 4 est superbe.
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